Dans le monde de la voile en France, le club nautique des Glénans possède une solide réputation. La qualité des enseignements sur toutes classes de bateaux et les exigences de en terme de sécurité sont largement reconnus.
Le premier centre a été crée en 1947, sur l’île de Penfret dans l’archipel des Glenan, par Philippe Viannay et sa compagne dans le contexte de la libération.
Durant les derniers mois de l’occupation Allemande, les maquis ont accueillis de nombreux jeunes. En particulier depuis 1943, un nombre de plus en plus important d’homme ayant fuit les camps du travail obligatoire (STO). Une génération entière qui n’avait pu suivre des études et qui à la libération se sont retrouvés sans formation, les armes à la main et avec une vision assez romantique de cette vie en communauté.
C’est dans la perspective de donner une chance à cette jeunesse désœuvrée que Philippe Viannay et sa compagne ont créé l’Association nautique CFI, type loi 1901, qui s'appellera par la suite le Centre Nautique des Glénans (CNG).
"Les Glénans" La voile à la bande rouge
Philippe Viannay, né en 1917 et décédé en 1986, était un résistant et journaliste et français.
Il fut le dirigeant principal de Défense de France, mouvement clandestin dont le journal éponyme lancé en 1941 est à l'origine directe de France soir.
S’imposant à la tête du mouvement « Résistance » qui prépare l’agrégation regroupe des réseaux non-Communistes, il affiche dans un premier temps un soutien indéniable au maréchal Pétain. En 1942, il se marie avec une étudiante en Géographie d’origine Russe qui collabore au journal, Hékène Mordkovitch athée et de gauche.
Par la suite optant pour le Général de Gaulle il s’impose sous le nom d’Indomnitus comme un des principaux animateurs de la presse clandestine. À partir du printemps 1944, Philippe Viannay infléchit son action de la résistance civile vers la lutte armée. Il assume des fonctions dirigeantes à la tête des maquis de la Seine et Oise. Blessé de sept balles en juillet 1944, il reçoit la Croix de la libération et publie la même année un livre « Nous sommes tous des rebelles ». En octobre 1944, il est nommé à l’Assemblée consultative, mais il donne sa démission au bout de quelques mois faute d’avoir pu y mener une action politique et sociale.
La réussite de cette entreprise humaine doit être associée aux travaux de Jean Jacques Herbulot architecte et régatier, qui dessinera en 1951 Le Vaurien dériveur léger monotype dessiné pour cette école de voile des Glénans.
Le Vaurien doté d'un accastillage minimaliste, il est conçu pour être réalisé dans une seule feuille de contreplaqué marine. À sa sortie, il est cinq fois moins cher que les dériveurs équivalents et crée un "choc culturel" dans le milieu des yachts clubs traditionalistes avec l'arrivée en masse de pratiquants issus de classes moins fortunées.
Devant les qualités marines évidentes de cette coque, Philippe Viannay et le centre des Glénans, en demande une version à voile pouvant accueillir six personnes, cette embarcation a été très utilisée par les écoles de voiles dans les années 1960 à 1990.
Après le succès explosif du premier bateau de ce type, le Vaurien, J-J Herbulot s’intéresse à l’initiation à la croisière côtière et il dessine la caravelle en 1953 et le Corsaire en 1954
Un autre bateau fera également la légende du centre des Glénans. La « Sereine » est un côtre bermudien de 12,50 m dessiné par le charpentier de marine Henri Dervin et lancé en 1952 en Bretagne. Propriété des Glénans, elle est utilisée comme bateau école depuis sa création. Entre 1952 et 1998 elle a parcouru plus de 150 000 milles nautiques et formé à son bord plus de 5 000 équipiers. Classée monument historique en 2001, restaurée en 2005, elle navigue toujours pour l'école.
Les Glénans possèdent aujourd’hui une large flotte répartie sur de nombreuses bases en France
A retrouver su le site http://www.glenans.asso.fr/index.php
A noter : Le nom du centre nautique s’écrit bien au pluriel par contre L'archipel des Glénan (au sud de Concarneau) à lui, s'écrit toujours sans "s" ("Glénan" est un pluriel en breton)