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24 mars 2014 1 24 /03 /mars /2014 05:00

 

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                                                                                                            Le penseur de Rodin

 

 

 

Erreur ou illusion

 

Une erreur est une contradiction momentanée de la vérité. Elle reste rationnelle et peut disparaître aussitôt face à une objection valable. L’erreur est une étape normale dans le cheminement de la connaissance.

« La vérité de demain se nourrit de l’erreur d’hier » Antoine de Saint-Exupéry

Par contre, l’illusion est une croyance irrationnelle qui ne supporte aucune argumentation. Son essence est dans le désir obstiné de s’y plonger et c’est bien là qu’il faut en rechercher la source.

L’erreur est d’ordre logique, la faute est d’ordre moral, le pêché est d’ordre religieux et l’illusion est de l’ordre du désir.

Le critère de vérité d’une proposition n’est pas dans la force de conviction qui nous pousse à l’admettre mais dans la connaissance de sa conformité avec la réalité. Seule la raison est une faculté fondatrice de la distinction entre croyance et vérité.

« Réfléchir, c'est nier ce que l'on croit ». Emile Chartier dit Alain

Nous n’avons que peu de prise sur les évènements et les choses, mais le  jugement que nous portons sur eux dépend entièrement de nous.

Toute tentative de juger par soi-même se confronte à du « déjà jugé », à du « déjà pensé », ce n’est pas une raison pour ne pas y prendre part. On croit avec d’autres mais on pense seul. C’est pourquoi il est important de préserver une pensée intérieure libre de toute contrainte.

Là où la raison ne peut plus connaître, elle peut encore penser. Nos égarements ne sont jamais la limite de notre connaissance, seule l’ignorance est un enfermement.

 « Le réel n'est jamais ce qu'on pourrait croire, mais il est toujours ce qu'on aurait dû penser »  Gaston Bachelard

La curiosité ne se contente jamais d’un savoir ou d’une croyance, elle nous pousse à la connaissance. Cette attitude positive ne nous met pas à l’abri d’erreurs mais s’avère être le meilleur moyen d’approcher la vérité.

Une curiosité intellectuelle a besoin de comprendre plus que de connaître et dans ce cas l’illusion n’a pas sa place.

La curiosité dénote une aptitude à s’adapter à une situation, elle est le premier pas vers la philosophie qui peut se définir comme l’amour du savoir.

« Désir de connaître et amour du savoir, ou philosophie, c'est bien une même chose ? »  Platon (la république)


Savoir et recherche

« Chercher » vient de la racine « Circa », qui signifie que nous cherchons en tournant autour. La bonne méthode pour chercher est souvent de varier les angles de vue pour découvrir toutes les facettes d’un sujet.

  « Chercher à connaître n'est souvent qu'apprendre à douter" Antoinette Deshoulières

 « Trouver » remonte à la racine grecque « Tropos », qui signifie tordre ou tourmenter. Ce que je trouve est mille fois plus beau que ce que je cherche.                        

« Celui qui trouve sans chercher est celui qui a longtemps cherché sans trouver" Gaston Bachelard 

Dans une recherche plus élaborée, il sera nécessaire de mettre en place une méthodologie adaptée.

Grâce à des observations judicieuses obtenues sous des angles différents et en tourmentant la réalité, il est déjà possible d’avancer quelques hypothèses. Poser une hypothèse consiste à concevoir une idée pour expliquer un fait. C’est dans l’analyse des données de départ que se trouve la solution.

C’est aussi le bon moment pour se documenter sur les connaissances déjà recueillies sur le sujet.

Chaque hypothèse devra être expérimentée par la confrontation à la réalité. Pour que la conclusion de la recherche puisse se faire avec assez d’assurance, il sera souvent nécessaire de la mettre en suspend en attendant une confirmation suffisante.

 

« Il n'y a  pas deux méthodes pour penser vraiment, il n'y en a qu'une c'est d'analyser, de distinguer, de définir, de considérer tour à tour chaque élément de la réalité, quitte à les rapprocher plus tard, à tenir compte de tout ce qui peut résulter de nouveau de leur synthèse. Et  tout cela, c'est l'abstraction. Pas de pensée, pas de science sans abstraction »   Dominique  Parodi 

 

L’abstraction facilite le raisonnement en fournissant une représentation du réel, plus facile à se représenter,  plutôt que sur le réel lui-même. En isolant l’objet de la pensée, l'abstraction est considérée comme une faculté de compréhension plus riche des phénomènes qui nous entourent. Souvent un bon croquis vaut mieux qu’un long discours.                               

 

Savoir au quotidien

Dans la mesure où l’expérience ne peut se transmettre, chacun forge personnellement son rapport à la réalité.

Nos connaissances s’accumulent et le temps se charge de faire disparaître quelques erreurs. Nos croyances et nos convictions déterminent  notre personnalité et le rapport que nous avons avec notre environnement. Notre savoir s’enrichi continuellement dans les domaines les plus divers pour réapparaître à l’occasion d’une conversation ou d’un quizz télévisé.

En fonction de notre imagination et de notre disponibilité d’esprit, on a parfois  à cœur de traquer la vérité en se donnant les moyens d’une exploration approfondie.  Sous l’influence de nos rêves, on entretient avec une grande satisfaction certaines illusions. La distinction n’est pas toujours simple à faire, cernés que nous sommes par les idées reçues, les on-dit, les superstitions, les ouï-dire, les rumeurs, les canulars, les commérages, les croyances populaires et tous les bobards de toutes sortes.

Les occasions d’être confronté à notre ignorance ne manquent pas.

 « Savoir ce que l’on sait, et savoir ce que l’on ne sait pas : voilà la véritable science ». Confucius

 

 

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23 mars 2014 7 23 /03 /mars /2014 05:00

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                                                                                                                          Dessin internet (Freepik)

 

 

Savoir et imagination

L’imagination seule possède la faculté de se représenter ce qui est absent et qui n’existe ni par notre perception, ni par le pur raisonnement.

« L‘imagination est une anticipation de la connaissance…elle fait partie du cheminement qui peu à peu nous rapproche du réel »  Albert  Jacquard

Il ne s’agit pas ici d’une imagination artistique voire  délirante qui est le propre du romancier et du poète, mais bien d’une imagination rationnelle qui remplit sa fonction heuristique en avançant une hypothèse adoptée provisoirement comme idée directrice indépendamment de la vérité absolue. Cette proposition sera retenue tant qu’elle est jugée acceptable et cohérente pour être éliminée dès qu’apparaitra son caractère irréaliste.  C’est sous cette forme que l’imagination contribue à la recherche scientifique.

« L'imagination est plus forte que la connaissance » Albert Einstein

 L’idée issue de l’imaginaire devra affronter  à la réalité par une expérimentation.

« Les expérimentations empiriques sont les expériences faites sans idées préconçues et dans le but pur et simple de constater l'effet qui surviendra dans telle ou telle circonstance donnée. On ne cherche point à comprendre le phénomène ; on veut seulement savoir s'il arrive, s'il existe. On veut le constater » 

Claude Bernard (Principes de médecine expérimentale)

Le plus délicat est d’adopter une méthode qui soit la mieux adaptée (Etiologiquement méthode vient du grec Hodos = Chemin et  Meta= à travers).

 C’est le chemin à travers lequel la pensée doit s'orienter dans la recherche de la vérité.

La méthode doit être soigneusement élaborée pour répondre clairement à la question posée et ne pas offrir d’ambiguïté dans l’interprétation des résultats.

La dérive tient souvent au fait de rechercher les observations qui valident un concept plutôt que d’élaborer un concept qui tient compte objectivement de l’ensemble des observations. L'histoire de la philosophie nous révèle les concepts qui ont été inventés pour faire face aux problèmes rencontrés.

 

Savoir et sentiment

La démarche de la connaissance peut engendrer des sentiments divers.

L’enfant peut développer une certaine fierté à exposer son savoir nouvellement acquis. Il aimera en faire la démonstration devant ses proches.

Plus tard l’adulte, face à l’ampleur de la tâche et les difficultés qui apparaissent, peut éprouver du découragement et même aller jusqu’au renoncement à poursuivre sa quête du savoir.

Certains peuvent  aussi éprouver de l’enthousiasme à progresser dans leurs découvertes. Ils pourront alors regretter de ne plus pouvoir le partager avec leur entourage. Avec l’approfondissement effréné d’un sujet, on réduit fatalement le nombre d’individus capables de comprendre et avec lesquels on peut discuter ses points de vue.

Un plaisir nouveau peut apparaître à vulgariser des connaissances dans le but de communiquer avec le plus grand nombre. Ce bonheur d’enseigner est largement partagé avec la satisfaction de susciter de l’intérêt dans l’auditoire mais aussi avec le sentiment de faire reculer l’ignorance.

Depuis la guerre de 39-45, l’étude du nazisme a montré que le niveau culturel d’une société ne fait pas pour autant reculer la barbarie. En effet, l’Allemagne du début du 20ème siècle, sous de nombreux aspects, comme la musique ou la littérature, est l’une des plus évoluées du monde. 

Savoir et croyance

Face au questionnement, en l’absence de réponse, peut se glisser la croyance.

« Croire n'est pas savoir ».  Eric-Emmanuel Schmitt

Comme une ignorance en sursis, la croyance est une forme de savoir irrationnel qui ne laisse aucune place à la pensée. Une croyance s’impose par la force d’une autorité en opposition à tous les filtres de la réflexion logique. Croire, c’est avoir raison contre toute raison.

« On croit ce que l'on veut croire ».  Démosthène

Les hommes tiennent plus à leurs croyances, qu’ils n’oublient jamais, qu’à leur connaissance qu’ils peuvent facilement délaisser.

Un des atouts principaux de la croyance est qu’elle peut fournir des raisons de vivre dans une certaine insouciance et le confort de l’ignorance, pouvant aller jusqu’au déni. De plus, comme la croyance est toujours collective, on aime la partager et la répandre autour de nous. Cette communion de pensée entretient la croyance en même temps qu’elle fournit un lien social virtuel.

« La plus grande marque de puissance sur soi-même est de suspendre sa croyance en présence d'une idée qui excite les émotions » William James

Cette attitude ne vaut pas uniquement  pour le domaine religieux.

La croyance n’est ni un savoir, ni une connaissance. Elle a besoin d’une volonté de l’esprit pour le contraindre à adopter cette conviction en repoussant sans cesse le doute. Or, le doute est le seul état d’esprit permettant la démarche nécessaire pour approcher la vérité.

La croyance est une solution de facilité car elle seule permet d’accéder à la certitude.

« Ce n’est pas le doute, c’est la certitude qui rend fou » Friedrich Nietzsche

Or, cette certitude est sans doute confortable et rassurante mais totalement incompatible avec la recherche de la vérité. Par définition,  elle marque un point final à tout désir de progresser sur le chemin de la connaissance.

« Je voudrais le marbre de la certitude pour y installer mes doutes » Jean Rostand

 

à suivre...

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22 mars 2014 6 22 /03 /mars /2014 15:37

 

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Étude de Léonard de Vinci sur le corps humain. Ce dessin est connu sous le nom de l'homme de Vitruve 1490

 

Savoir ou connaître

Un savoir simple est la prise en compte par l’esprit d’un certain nombre de signes. Informations brutes, nouvelles sans importance, images mémorisées qui n’ont pas nécessité une réelle prise de conscience mais dont on découvre un peu plus tard la mémorisation involontaire.

Cette capacité n’a aucune influence sur la chose connue. Ce savoir simple ne se limite qu’à un sujet très spécifique et totalement coupé du contexte qui l’environne, c’est pour cela qu’il peut parfaitement rester sans aucune application pratique et qu’il est parfaitement possible qu’il ne réapparaisse jamais à notre esprit , éliminé avec le temps pour sa seule insignifiance

Savoir, est dérivé du latin Sapere, qui signifie Goûter et qui en Français  a donné Saveur. Pour saisir la saveur d’un domaine, d'une situation ou d'un problème à résoudre, il faut l'avoir goûtée.

La connaissance est un savoir plus élaboré qui implique une globalité d’informations résultant d’une synthèse et d’un travail en profondeur à partir du réel.

Ainsi, on peut savoir quelque chose mais lorsqu’il s’agit d’appréhender un domaine tout entier, notre cerveau doit mettre en œuvre des mécanismes plus complexes que le simple enregistrement quasi inconscient de données disparates. Le savoir simple correspond à un ensemble d’éléments enregistrés par nos sens en éveil mais la connaissance, elle, est une acquisition conceptuelle élaborée et consciente d’elle-même. Le réel n’est pas su, il exige une construction mentale complexe basée sur la découverte, la perception et le raisonnement.

Une connaissance ne peut donc être saisie d'un seul coup, elle est progressive et dialectique. Les psychologues ont remarqué que non seulement l'homme comprend mais il réalise dialectiquement sa personnalité par jeu d'affrontements à la réalité par l'action et la réflexion. Le filtre de l’esprit agira différemment selon les individus selon leur développement intellectuel, leur éducation et le milieu dans lequel ils vivent.

Cette dialectique n'est pas seulement une manière de comprendre mais aussi une manière d'être. Je pense donc je suis et je suis comme je pense.

Il est parfaitement possible de ne pas savoir ce que l’on sait mais on ne peut ignorer ce que l’on connait. Car l’ensemble de renseignements accumulés insidieusement n’imprime pas la mémoire à long terme, alors que l’élaboration d’une connaissance est bien trop complexe pour échapper à notre esprit.

 

 

Savoir faire et technique

Le savoir faire au contraire est une action directe sur les choses qu’il transforme car il agit sur le monde réel et non symbolique. Le savoir faire n’a pas obligatoirement besoin du savoir pour s’accomplir, il peut rester totalement dans le domaine de l’intuitif, comme parfois dans la création artistique.

Si ce savoir pratique est validé par une utilisation habituelle, son concept peut être élargi jusqu’à l’universalité d’une théorie. C’est le domaine du pragmatisme, philosophie selon laquelle la réussite pratique est le critère par excellence de la vérité. Il est parfaitement possible de faire sans impliquer la nécessité de comprendre comment ça fonctionne. Ce savoir faire simple peut être mis en œuvre rapidement pour reproduire à volonté le même geste technique.

Une société humaine n’est pas envisageable sans technique. Le premier outil a été fabriqué bien avant l’élaboration de la première théorie. La satisfaction des besoins possède une urgence contrairement à la recherche de la vérité, c’est pourquoi on peut fabriquer avant de connaître le fonctionnement. Nécessité fait loi.

 Si une découverte scientifique peut se faire par hasard, une technique s’élabore consciencieusement et s’affine au cours du temps.

 La technique, même si elle s’appuie souvent sur des données scientifiques, regroupe les moyens mis en œuvre pour satisfaire les besoins de l’existence. C’est du moins ce que l’on est en droit d’attendre d’elle-même si parfois dans notre monde moderne de la consommation à outrance, certains industriels l’ont oublié.

 

Savoir et science

Même si ce n’est pas la seule forme possible, la science est une connaissance véritable et communicable. Elle représente l’ensemble des idées démontrées et des faits prouvés grâce auquel l’homme peut à la fois comprendre mais aussi expliquer le réel puis le communiquer à tous.

" On se lasse de tout sauf de comprendre "   Virgile                                                    

Dans le domaine scientifique la vérité se construit sans cesse sur les cadavres des vieilles connaissances démenties pour être remplacées par des nouvelles, plus en cohérence avec la réalité. L’application du doute scientifique est le seul garant de l’évolution d’une science. Comme dit le dicton populaire : « Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis ». 

Dans toute invention, il y a une critique de la convention (auteur inconnu)

La science accumule un ensemble d’énoncés par touches successives visant à atteindre une vérité qui ne puisse plus être démentie. La connaissance scientifique est un modèle vers lequel doit tendre toute démarche de connaissance voire toute activité intellectuelle en se remettant sans cesse en cause pour pouvoir progresser.

 

Savoir et ignorance

Le progrès de nos connaissances a ceci de paradoxal qu’il nous fait réaliser l’étendue de notre ignorance au fur et à mesure qu’il avance.  L’approfondissement d’un sujet fait apparaître l’ampleur de sa complexité nous faisant ainsi comprendre l’envergure du travail qu’il reste à accomplir.

« Le savoir augmente mais l’ignorance ne diminue pas » Albert Jacquard

On peut établir le niveau d’ignorance d’un groupe d’individus mais on n’appréhende jamais son propre niveau de connaissance.

Il est étonnant de voir en l'homme à la fois tant de puissance et tant d'ignorance pour l'utiliser. Refuser de prendre conscience de ses propres capacités est une des formes d’ignorance personnelle mais sur un plan plus collectif, une attitude hostile envers la connaissance et le progrès entraîne à l’obscurantisme.

Comment savoir qu’il existe quelque chose hors de notre savoir ?

L’affirmation d’un inconnaissable parait hors de la portée de notre esprit car il est si incommensurable qu’il dépasse l’entendement et défie toutes les imaginations. En réalité, devant l’ampleur de la tâche, on accepte de s’accorder des zones d’ombres.

« Connaître, c'est interroger l'inconnaissable pour s'en étonner » (Auteur inconnu)

Pour seul exemple, on peut retenir ce paradoxe de la communauté humaine qui possède la maîtrise de moyens extrêmement sophistiqués capables d’envoyer des hommes dans l’espace alors que la grande majorité de la biodiversité sur terre n’a pas été explorée et nous reste étrangère et que l’éradication de la faim dans le monde parait  un problème insurmontable.

 

à suivre...

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27 octobre 2011 4 27 /10 /octobre /2011 06:03

Suite …

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4-          Conscience collective de l’humanité

 

Le corps est un produit de l’humanité depuis la nuit des temps, mais qu’en est-il de l’âme ?... Et avec elle, les idées, les rêves, les passions, les émotions, les phantasmes…

Pour tenter de répondre à cette question, que nous apprend la  philosophie ?

 Dépourvu de croyance religieuse, je choisis d’éviter tous ces penseurs qui à la suite de Saint Augustin répondent par l’esprit divin à toutes les questions échappant à leur raisonnement.

La promesse d’un paradis ne m’est pas utile pour faire face à ma propre mort mais la perspective d’une réincarnation sous une quelconque forme de vie, ne me satisfait pas plus.

Ma profonde solidarité avec l’humain dans sa forme contemporaine, comme dans son histoire la plus ancienne, m’oriente vers d’autres hypothèses.

 

 « L’histoire telle qu’elle se fait est le moyen de la formation du sujet collectif. L’histoire est le "je pense"   de l’humanité et constitue la conscience qu’elle a d’elle même »

  Auguste Comte (Philosophie des sciences)

 

L’existence d’un individu ne peut donc se concevoir que dans le prolongement de l’existence de ses ancêtres et dans la cohabitation avec les humains qui l’entourent dans un contexte actuel.

Nous sommes chacun ce maillon minuscule et éphémère, qui n’est pas une finalité. Il faut donc faire fructifier ses acquis afin de poursuivre la chaîne et collaborer à la démarche  commune en fonction de ses possibilités.

 

« Il existe un cogito collectif, réseau immense de relations individuelles, synchroniques et diachroniques, mémoire, savoir, langage. Il est difficile d’en penser l’unité. Son identité est floue, la science de l’homme s ‘efforce de l’approcher. »

Auguste Comte (Philosophie des sciences)

 

A sa naissance, l’individu est, malgré lui, porteur de cette évolution.

Ce patrimoine de l’espèce est confié à l’individu,  affiné dans sa carte génétique spécifique,  en lien avec ses ancêtres, qui définit ses possibilités  physiques ainsi que ses capacités psychiques et intellectuelles, mais c’est le cadre social et son éducation  qui concrétisent son développement personnel et par conséquent, sa contribution au projet collectif.

 Albert_Jacquard_-_May_2009-1-.jpgHommage à Albert Jacquard, généticien et philosophe

Le potentiel de matière consciente qui nous est confié à la naissance et que notre environnement aide à faire fructifier, nous confère au cours du temps une grande responsabilité.

 

Serais-je capable d'apporter une contribution personnelle à cette humanité?

Pas de postérité, pas de mérite personnel dans cette course de relais. La contribution ne sera qu'infime et anonyme.

L'acquisition du savoir et sa transmission participe à cette évolution dans le temps mais le doute, la contestation et l'imagination seront les vrais moteurs d'une conscience créative.

  « Il faut renoncer à la transparence apparente des théories métaphysiques pour aborder la forme complexe et dense du cogito collectif qui ne se connaît lui-même que relativement (par l’histoire, par la science de l’homme) sans pouvoir jamais se penser clairement ou se représenter. »

 Auguste Comte (Philosophie des sciences)

 

5-         Quelques conclusions provisoires

La matière même de la vie s’est organisée pour nous faire individu unique en mettant à notre disposition du matériel organique qu’elle a déjà maintes fois utilisé et qu’elle retransformera encore longtemps après nous.

Par l’intermédiaire d’un matériel génétique incroyablement riche, nous avons reçu de nos ancêtres tout ce qu’ils ont accumulé avant nous de génération en génération.

Ce petit supplément d’âme qui nous a été confié le temps d’une existence de sentiments  et d’émotions, nous allons devoir le restituer à l’humanité.

 L’essentiel dans l’existence n’est il pas résumé dans ce passage de témoin ?

Alors n’ai-je pas le devoir de faire fructifier au mieux cette matière sensible avant d’en être dépossédé ?

 

Il ne m’est pas si difficile d’être ainsi réduit à ce maillon émotif et sensible, qui regroupe les concepts les plus élaborés, des émotions les plus fortes comme les plus subtiles, des valeurs humaines universelles et d’une éthique aboutie imprégnée de tolérance.

 

C’est bien pour cela que j’ai choisi qu’à ma mort, mon corps sera incinéré et les cendres répandues dans l’océan, afin de permettre à ce carbone qui me constitue aujourd’hui, qu’il puisse rapidement constituer la vie de nouveau.

L’enveloppe charnelle  de chacun revient plus ou moins rapidement au monde vivant, transformé dans la chaîne alimentaire. Il m’est agréable d’imaginer ce retour au monde marin.

En attendant, que faire de cette conscience qui est mienne encore pour quelque temps? 

L’indignation s’impose, pour refuser l’injustice sociale, les inégalités et l’arrogance des puissants.

L’implication totale dans la vie avec acuité, indulgence et respect.

L’approfondissement culturel dans les domaines qui attisent ma curiosité.

La pratique artistique aussi est importante mais sans aucun espoir de postérité qui n’est que dérisoire.

La réussite d’une vie affective dans le partage.

…Enfin, toutes occasions pour faire vibrer les émotions.

 

 

 

Photos-publiees-2-3685.JPG L'Alpha et l'Oméga - Abbaye du Mont Saint Michel 

FIN

 

 

 

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26 octobre 2011 3 26 /10 /octobre /2011 06:14

…Suite

 

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3-          L’histoire de l’humanité

 

L’éducation est un facteur essentiel  dans la pérennité des connaissances et la transmission des  savoirs théoriques et pratiques.       

« La suite des hommes pendant le cours des siècles doit être considérée comme un même homme qui subsiste toujours et apprend continuellement » 

Pascal (Fragment du traité du vide)

 

La science de l’homme est devenue un élément particulièrement important où la compréhension de la genèse, de la création à l’évolution de notre planète, est l’un des sujets qui préoccupent l’humanité actuelle.

 

L’individu vivant dans les pays industrialisés, et plus particulièrement en zone urbaine, est  attentif à retrouver ses racines familiales et ses origines personnelles. Il se rend compte que sa personnalité est le fruit d’une longue maturation et se sent redevable vis à vis de ses ancêtres. Il en est détenteur à son tour pour un bref passage sur l’échelle des générations.

 

Pour autant, la connaissance et la bonne interprétation de l’histoire passée ne suffisent pas pour répondre aux responsabilités qui échoient à un individu. L’évolution répond en effet à un équilibre subtil entre les acquis et la capacité d’innovation mais ne fournit pas d’explications claires sur la finalité.

Pour certains, le but de la vie est de se pencher sur leurs racines et leurs traditions, retrouver la moindre trace de civilisations anciennes  et en concevoir une parfaite compréhension.

Pour d’autres, le souci permanent est de vivre à la pointe de la technologie moderne leur permettant de se projeter dans  des mondes virtuels et de laisser libre cours à leur utopie.

 

Une plongée dans le passé, parfois teintée de nostalgie, coupe certainement de la réalité présente, mais, à l’inverse, le tout technologique devient rapidement inhumain  et s’expose souvent aux fléaux des paradis artificiels (drogues, manque d’intégration, violence, intolérance…), et à la perte des repères sociaux.

Face aux difficultés actuelles, le bon sens fait souvent appel à  la mise en œuvre de techniques à la pointe du progrès sans pour autant négliger le savoir ancestral.

 Il en existe de nombreux exemples dans le domaine de l’agriculture raisonnée qui profite de connaissances anciennes rendues plus pratiques et plus efficaces par une gestion moderne.

L’approche de la plupart des fléaux écologiques  peut aussi passer par des solutions venant du bon sens populaire.

 

L’histoire de l’évolution a montré l’importance de la création d’un outil.

 

roue_06-1-.jpgInventionde la roue: une étape capitale

 

 

 Un outil découle toujours d’un besoin de l’existence humain, besoin vital ou besoin de confort. Sa construction est dépendante du besoin mais aussi du niveau de connaissance technologique. L’évolution de cet outil raconte la vie de l’humanité.

L’histoire de l’art donne également un éclairage vivant sur l’évolution de l’humanité.

La lecture d’une œuvre ancienne, comme toute création, présente tout d’abord une sensation immédiate liée à l’état d’esprit contemporain mais aussi au niveau culturel de l’observateur formé à la perception des émotions  des artistes anciens. Ce comportement naturel est simplement  la survivance d’une fonction humaine acquise dans la nuit des temps.

Une autre analyse de cette œuvre passera par l’étude de la vie de l’auteur, les moyens employés et le contexte historique de la création. Cette analyse  revient à  l’étude  des techniques  et de l’évolution de celles-ci. Là encore l’histoire de l’art est le moyen de la formation du sujet collectif.

  

« Mode d’être de ce qui est donné dans l’expérience, l’histoire est devenue l’incontournable de notre pensée »

Michel Foucault  (Les mots et les choses)

 

A suivre…

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25 octobre 2011 2 25 /10 /octobre /2011 06:09

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 La conscience de son existence, de sa relation avec les autres et avec la nature, est le propre de l’homme. Mais ce qui lui donne toute sa profondeur, c’est de réaliser la survenue inéluctable de sa mort. Pour accepter son destin et supporter son quotidien, chacun a sa propre façon d’avancer dans la vie. Beaucoup se plongent dans l’insouciance et dans une vie trépidante, certains se réfugient dans une spiritualité en misant sur la foi trouver de l’aide, d’autres rechercheront un secours dans la philosophie et la science, d’autres encore subliment par l’absurde ces illusions perdues dans la création artistique. « Lorsque le nécessaire est aléatoire le superflu devient indispensable »

 

1-          Naissance de la vie

Tout commence par la rencontre entre un spermatozoïde et un ovule, point de départ de la transmission de la moitié des informations génétiques de la mère et d’une autre moitié venant du père. Première étape de la création d’un individu unique et exceptionnel.

Ce mélange totalement aléatoire aboutit à une masse de données incroyablement diverse qui résulte d’une accumulation génétique venue de l’ensemble de nos ancêtres.

La cellule initiale se transforme rapidement en une sphère homogène. Rapidement la multiplication des cellules mères se distingue en trois couches ; c’est de la couche externe que les cellules du système nerveux vont continuer à se différencier pour constituer finalement un réseau de nerfs, la moelle épinière, le cervelet et le cerveau.

 

Lorsque l’enfant parait, il possède déjà la totalité de ses neurones soit environ quatre cent millions qui commenceront aussitôt à se détruite dès la naissance.

Ce matériel n’est pourtant pas opérationnel, de ce fait la première partie de sa vie ne sera qu’une longue ouverture au monde et un apprentissage de l’existence. Petit à petit, l’enfant va accroître son équipement cérébral de plusieurs millions de connexions  par seconde. Le développement de ce million de milliards de synapses se fera selon un processus, lui aussi totalement combinatoire et indéterminé, selon des modalités qui nous sont encore inconnues. 

Une à une, certaines connexions s’établissent plutôt que d’autres par un jeu de multiples loteries, jusqu’à créer une personne unique douée d’intelligence et capable de conscience.

 

un_neurone-1-.jpg

 

Non seulement il est, mais il sait qu’il est. Rapidement il aura aussi la révélation de sa mort programmée.

La science à ce moment perd un peu le fil. Par quel processus biologique apparaît cette forme d’énergie que certains nomment l’âme ?

Les générations se succèdent par un véritable passage de témoin d’un patrimoine génétique collectif.

 

 

2-         Universalité de la matière organique

 

Ce miracle de la vie utilise une matière organique, sous forme d’atomes, qui semble inépuisable.

 

Au cours des premières secondes ayant suivi le Big Bang, sont nés les éléments chimiques les plus légers : hydrogène, hélium, lithium et des traces de béryllium. C'est la nucléosynthèse primordiale. Tous les atomes d'hydrogène de l'Univers ont été créés dans ce Big Bang : pas loin de 75% de la masse de la matière ! Quant aux autres éléments chimiques, le carbone, l'oxygène, le fer, l'or, ils sont tous nés dans des étoiles, fabriqués à partir d'éléments plus simples comme l'hydrogène et l'hélium.

Une simple molécule d'eau (H2O) contient donc de l'hydrogène, témoin des trois premières minutes après le Big Bang, et de l'oxygène, né dans un creuset stellaire.

Sur la Terre, l'oxygène, le silicium et l’hydrogène dominent, le carbone venant en quatorzième place seulement.

Le recyclage des éléments à travers les diverses composantes à la surface de la Planète est fortement lié au fait que la Terre est une planète vivante. L'élément le plus critique attaché à ce recyclage est sans contredit le carbone.

Le carbone se retrouve dans l’atmosphère et dans l’hydrosphère (Océans) essentiellement sous forme de Co2 , dans la lithosphère sous forme de roches et de sédiments et dans la biosphère dans la matière organique des plantes et des animaux.

 Depuis que le cycle biologique du carbone est apparu sur Terre, il a en quelque sorte transformé cette planète en un système qui assure sa continuité.

 

Le corps humain est composé à partir de l’organisation de 24 atomes dont l’oxygène, le carbone, l’hydrogène et l’azote représentent à eux seuls 96% du poids du corps.

 

 Structure-ADN-copie-1.gifStructure ADN

 

Toute la matière qui nous entoure, la matière "ordinaire" est composée d'atomes. Pour fabriquer de l'ADN, il faut donc disposer des éléments chimiques tels que : l'hydrogène, le carbone, l'azote, l'oxygène et du phosphore.

Le carbone est un constituant essentiel du corps humain  dans la constitution des tissus, dans le métabolisme de toutes les cellules ainsi que dans le stockage d’information génétique.

 

Ainsi le carbone représente-t-il l’un des maillons essentiels de la vie.

Par exemple, prenons cet atome de carbone, celui–là même qui est lié au Fibrinogène, protéine du plasma, et synthétisée au niveau du foie, qui actuellement circule dans mes veines

 Combien d’organismes vivants avant moi l’ont-ils accueilli dans leurs cellules ses services ?

Peut-être ce même carbone a-t-il déjà de nombreuses fois accompagné le métabolisme d’hommes avant moi.

Sous des formes de vies différentes, cet atome de carbone a-t-il accumulé une histoire qui lui est propre ? Et en a-t-il conservé une trace ?

Immanquablement, cet atome de carbone retournera à cette biosphère universelle, d’une manière ou d’une autre.

 

A suivre…

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