Pour faire un cliché comme celui-ci, Il faut arriver à la maison de Monet, un jour de beau temps. Il est préférable d’acheter son billet dès l’ouverture, courir au bout de l’allée avant l’arrivée de la foule en espérant qu’un autre que vous n’ai pas eu la même idée. Ensuite tout moment de tranquillité deviendra miraculeux ou alors c’est que vous avez une chance éhontée.
Il vous faudra éviter les cars de japonais qui se succèdent pour visite rapide entre la tour Eiffel et le Mont Saint Michel. Je ne suis certainement pas très charitable pour ces Japonais car en fait les chinois et les américains viennent également en grand nombre.
Vous devrez aussi échapper aux anciens de Fleury les Aubrais pour leur excursion annuelle mais aussi la sortie dominicale de l’amicale des supporters de l’équipe du football club Gueugnonnais venus fêter leur passage en quatrième division. Difficile de les énumérer tous, mais vous avez aussi, le séminaire de dentisterie du Vaucluse, l’équipe de meilleur vendeur de matelas Tréca, l’ambassadeur d’Argentine et sa suite, les alcooliques anonymes du Vercors, la confrèrie des mangeurs d’andouillettes, l’amicale des sonneurs de cloches du haut Jura…
Pour la famille Martin, venue à deux cent personnes pour fêter les noces d’or de Gaston et Lucette, vous n’aurez plus aucun risque car ils sont passés la semaine dernière. Faites tout de même attention le mois prochain, les membres de la palette fleurie de Barbizon, ont réservé pour soixante personnes.
Vous pouvez aussi conclure un accord avec la direction du musée pour prendre des photos en professionnel après avoir payé un sérieux droit d’accès et d’un contrat pour les droits de reproduction.
Déclencher une alerte à la bombe pourrait entraîner de sérieuses représailles sans vous laisser assez libre pour agir. Il en sera de même si vous tentez de vous faire reconnaitre comme un descendant de l’illustre peintre ou de sa cuisinière.
L’étang des nymphéas qui se trouvent de l’autre coté de la route et accessible par un petit tunnel, attirent un maximum de visiteurs, cela vous donnera peut être la chance de faire le cliché bucolique que vous souhaitez.
Ne croyez pas que je sois, à ce point asocial, pour refuser à quiconque l’accès à la culture et à ce lieux mythique de l’impressionnisme. Je connais bon nombre d’endroits secrets surs les côtes Bretonnes où je peux flâner sans être dérangé le moins du monde, non je voulais simplement faire cette photo de la maison et de l’atelier du maître sans risquer un procès d’un passant inconnu pour son droit à l’image.