En Bretagne, la personnisation de la mort est profondément ancrée, s’exprimant de diverses façons, en déguisement lors de la fête de Samain ou au travers de très nombreuses légendes. Il subsiste la croyance très vivace aux Anaons, âmes des morts qui reviennent chez eux la nuit de la Toussaint (Samain) et la figure presque mythologique de l'Ankou, personnification de la Mort, armée de sa faux.
Chez les Celtes, l’Autre Monde est un endroit où se trouvent les âmes des défunts. C’est aussi un lieu où, partiellement du moins, un paradis existe.
L'Ankou semble être un héritage de la Mythologie celtique, et plus précisément du Dieu-père dont la fonction est la perpétuation des cycles vitaux, comme la naissance et la mort, les saisons ou le cycle jour nuit. Tout indique sa proximité avec le dieu gaulois Sucellos Dieu gaulois, Sucellus ou Sucellos dont le nom signifie "celui qui frappe fort" était surnommé "le dieu au maillet" car il était représentait comme un homme d'âge mûr muni d'un long maillet à double tête qui possédait la vertu de tuer ou de ressusciter les êtres. (référence aussi au Mell-beniguet publié dans un article demain).
Il s’agit d’un être qui vient chercher les vivants dont la dernière heure est venue, il les fait passés de vie à trépas et les conduits dans l’autre monde. En Breton " Anqueu, Fantôme qui porte le coup de la mort".
L’Ankou est de genre Masculin. Car à vrai dire dans la langue celtique tous les mots désignant la mort sont du genre masculin alors que ceux désignant la vie sont féminins.
L’Ankou revêt un aspect squelettique drapé dans un linceul, armé d’une faux, dont la lame est inversée. Elle brille même dans l’obscurité, il se sert pour l’aiguiser d’un os humain
Sa tête pivote a 360°, ce qui lui permet d’observer toute l’étendue de son domaine sans bouger.
L’Ankou se déplace avec sa charrette aux planches et aux claies disjointes tirés par des chevaux squelettiques, Blafards à la longue crinière. Tout cet attelage grince horriblement
D’Après la tradition l’Ankou est représenté par le dernier mort de l’année
Les Anaons sont Le peuple des âmes resté sur terre en pénitence.
Quand il fait jour, la terre est aux vivants. Quand vient le soir, la terre appartient aux âmes défuntes. Il ne faut jamais rester dehors, la nuit, sans nécessité et si tel est le cas, gardez vous bien de siffler sous peine d’attirer sur vous le courroux de l’Anaon. Par contre, si vous avez à franchir un talus planté d’ajonc, faites du bruit afin de prévenir l’Anaon de votre passage et de ne pas déranger les âmes en peine.
Les âmes ont toujours froid. Aussi est il bon de laisser couver dans le feu quelques cendres pour que l’Anaon puisse y venir se réchauffer.
Par temps de pluie, lorsque sur une route vous voyez une partie sèche, vous pouvez être sur que l’Anaon est présent.
Quand vous parlez d’un mort en le nommant, n’oubliez jamais de dire « Doué d’he bardono » (Dieu lui pardonne) sous peine de vous attirer son courroux.
Si vous entendez une âme prononcer « Sed libera nos a malo ! », répondez lui Amen, ainsi cette âme sera libérée.