Le fest-noz breton a été inscrit hier au patrimoine immatériel de l'humanité par un comité intergouvernemental de l'Unesco, réuni à Paris. La candidature de ce rassemblement festif basé sur la pratique collective des danses traditionnelles de Bretagne, accompagnées de chants ou musiques instrumentales, était présentée par la France.
Le mouvement culturel breton a préservé cette expression d'une pratique vivante et en perpétuel renouvellement de répertoires de danse hérités avec plusieurs centaines de variantes et des milliers d'airs traditionnels. Le fest-noz se caractérise par une grande convivialité, une très importante mixité sociale et intergénérationnelle et une ouverture aux autres.
Ces festivités organisées à l’occasion des mariages et des rassemblements paysans pour ponctuer les journées de travaux collectifs ont presque totalement disparu dans les années 1930.Tombé en désuétude après la Seconde guerre mondiale, le Fest-Noz va connaître une seconde vie dans les années 1950 pour devenir des rassemblements publics dans des salles avec des musiciens sur scène.
Il faudra attendre encore une vingtaine d'années avant de connaître un véritable engouement en profitant du succès de la musique celtique portée par Alan Stivell.
Dans les années 1970, les Festoù-Noz, restés limités au Centre-Bretagne, vont s'étendre à l'ensemble de la région. Ce phénomène sera aussi un élément fort de revendication et d'affirmation identitaire.
Ces soirées où l'on transpire beaucoup vont s'installer comme un des piliers de la culture bretonne.
Aujourd'hui, on dénombre environ un millier de Festoù-noz chaque année en Bretagne, mais aussi partout où se trouve une forte communauté bretonne, comme en Ile-de-France. Ils peuvent rassembler de quelques dizaines à plus de 8.000 personnes par exemple pour le plus important d'entre eux qui a lieu en novembre à Rennes (Festival Yaouank).
Cette pratique a permis à des dizaines de groupes de musiciens et de chanteurs de développer et de rénover tous les thèmes traditionnels grâce à des instruments qui, au delà des traditionnels bombardes et binious, se sont élargies aux guitares, violons, accordéons ou même instruments électroniques.
Le Fest-Noz est une occasion d’échange fusionnel entre danseurs et musiciens, tous abandonnés à leurs Gavotte, Laridé, Plinn ou An Dro, pour ne citer que les danses les plus connues. En ligne, en rond, en couple ou en quadrette, la variété des figures est bien plus diversifiée qu’il n’y paraît.
Au début de ce 21eme siècle, Il s’agit aussi d’une forme de résistance à l'uniformisation de la culture occidentale.