3 - Les autres Pen Duick
Pen Duick II(1964, 13,60 m): Le plan de voilure de ce grand ketch est suffisamment équilibré pour pouvoir être manoeuvré par un homme seul. C'est la première fois qu'un navigateur fait dessiner et construire un voilier spécifique à la Transat en solitaire.
Éric Tabarly remporte la Transat anglaise de 1964 en 27 jours devant F. Chichester, le vainqueur de l’édition précédente.
Un plan de G. Costantini construit dans son chantier à Saint-Philibert Pen Duick II a permis à Éric Tabarly d’accumuler une grande expérience en tout juste deux ans et servira de base à l’élaboration de Pen Duick III.
Pen Duick III(1966, 17,45 m): Coque en aluminium, quille à bulbe (pour baisser le centre de gravité), gréement de goélette, c'est le plus titré de la dynastie des Pen Duick. Conçu pour courir la transat en solitaire de 1968 mais aussi pour les courses en équipage. Dessiné par Eric Tabarly et construit au Chantier la Perrière à Lorient. L’année de son lancement, en 1967, il est fait champion du RORC en gagnant toutes les courses auxquelles il participe. C’est aussi le début du sponsoring pour clore le budget de construction. Depuis lors, il continue de courir sur toutes les mers du globe en équipage ou en solitaire, de la Transat au Vendée Globe en passant, la Route du Rhum et Lorient Les Bermudes Lorient. Il participe en 1977/1978 à la Whitbred (course autour du monde en équipage) sous le nom de Gauloise avec Eric Loizeau comme skipper. Il était, alors, gréé en ketch (le mât arrière plus court)
Pen Duick IV: (1968) trimaran , premier des multicoques de corsede course, dessiné par André Allègre, en aluminium de 20,80 mètres, gréé en ketch, Construit, au chantier la Perrière à Lorient il possède de nombreuses innovations : des mâts ailes pivotants avec des grands-voiles entièrement lattées, des bras de liaison en tubes d’alu reliant des flotteurs symétriques à la coque centrale
Ce voilier fut vendu en 1970 à Alain Colas, qui le rebaptisa Manureva. C'est avec ce bateau que Colas a gagné la transat 1972. Il disparaît pendant la 1ère Route du Rhum avec Alain Colas le 16 novembre 1978.
Pen Duick V (1969) : C'est un sloop de 10,60 mètres le premier voilier de course à ballasts dessiné par Michel Bigoin et Daniel Duvergie, avec la forte implication d'Eric tabarly, pour le concept des ballasts et le dessin des appendices, aux lignes de carène tendues, large et léger, peu lesté mais équipé de ballasts pour augmenter la stabilité.
Un prototype conçu spécialement pour la course en solitaire de 1969 : la Transpacifique de San-Francisco à Tokyo.Avec ses formes planantes, sa quille étroite, son petit bulb et ses ballasts, ce bateau préfigure les 60 pieds du Vendée Globe Challenge.
Pen Duick VI (1973) : ketch de 22,25 mètres en aluminium, conçu par l'architecte André Mauric, équipé d'un lest de quille en uranium appauvri, remplacé par la suite par un lest en plomb et caractérisé par une queue de malet sur le tableau arrière (petit bout dehors) pour fixer le patatras (câble retenant le mat vers l'arrière). Pen Duick VI gagna plusieurs records de traversée lors de ses différentes courses, démontrant de très bonnes qualités marines et de vitesse. Conçu spécialement pour la première course autour du monde, la Whitbread de 1973-1974.
Pen Duick VI est construit en un temps record par l’Arsenal de Brest pour être présent sur la ligne de départ. En 1974, Les Bermudes – Plymouth est la première des nombreuses courses que le ketch gagnera, comme en 1976, le Triangle Atlantique et la Transat en solitaire en juin. Cette course est sans aucun doute, la plus dure qu’Éric Tabarly ait jamais courue en affrontant cinq tempêtes consécutives à bord d’un voilier conçu pour 14 équipiers sans pilote automatique (tombé en panne quatre jours après le départ).
Au XXIe siècle, Pen Duick VI continue de parcourir toutes les mers du monde en école de voile, Islande, Groenland, Antilles, Patagonie, Antarctique