J’ai toujours eu une fascination pour les arbres sous toutes les formes.  En cours, je griffonnais sans cesse machinalement, au final les branchages avaient envahit la feuille.

 C’est un exercice de dichotomie qui n’a jamais de fin. A chaque fois, deux choix possibles, un peu comme les décisions que l’on doit prendre en permanence et à tous propos dans la vie.

A bien y réfléchir, chaque extrémité est le fruit de multiples choix positifs. Pour une de ces extrémités, tant d’autres possibilités inexplorées. Notre existence, de la même façon, représente une immensité de voies que nous avons décidé d’ignorer.

 Pourquoi  n’ai-je jamais pensé y mettre des feuilles ?

 Un peu comme si dans mon esprit je vivais un hiver éternel.

Plus tard, j’ai poursuivi en  tortillant des fils de fer. En fonction de la taille des fils, ces arbres ont pris toutes les tailles depuis quelques jusqu’à un mètre.  Sortes de Bonsaï qui ne nécessitent ni taille ni arrosage. Je passais tant de temps à tournicoter que j’ai même fini par déclencher des tendinites au coude ou à l’épaule.  

Par la suite, ces arbustes se sont intégrés dans des décors toujours métalliques et reflétant toujours des atmosphères assez lugubres. Un rayon de soleil ou l’éclairage d’une lampe et l’ombre portée sur le mur crée un univers fantastique.    

Autour de moi, j’ai constaté que la symbolique de l’arbre était très forte même dans ces représentations aussi austères et froides.

Symbole de la vie, de la connaissance sortant du chaos et de la spiritualité dans l’élévation de l’âme de la sagesse, de la verticalité de l’homme       Il réunit tous les éléments : Terre, eau, air et même le feu. C’est aussi l’image d’une éternité par une renaissance perpétuelle, pour cette raison l’arbre a aussi exprimé la fertilité.

Chez les celtes, il représentait une liaison avec l’autre monde. Les plus vénérés étaient le chêne et le pommier. L’île d’Avalon n’est elle pas aussi appelée l’île aux pommiers ?

Aujourd’hui mes matériaux ont changés mais l’idée d’arborescence est toujours présente.

C’est grave docteur ?

Messager d’espoir

Figé d’un pas hésitant

N’accède jamais

Avançant dans les ténèbres

De nos certitudes inquiètes

Dans un flot de boites en fer blanc

Au milieu d’un champ d’immondices

Divers déchets agonisants

 Promis au dernier sacrifice

Tel un débris arrogant

Formant un curieux appendice

Une bouteille perchée bravement

Incongrue sur cet édifice

Provocant héroïquement

L’impensable par cet artifice

 Créant sur cet empilement

Comme une étrange cicatrice

Une simple tache créatrice

Projetée là  négligemment                  

Une élaboration factice

Disposée  harmonieusement

Déchets métalliques

Illusion  d’arborescence  

Chimère esthétique