Ce blog va fêter sa première année dans quelques jours, le 9 février exactement. Cela m’amène à me souvenir des raisons qui m’ont incité à le créer et en particulier comment j’ai fait le choix de son titre.
Depuis environ un an auparavant, je venais de terminer un roman. L’histoire d’un homme, indéterminé, bousculé par la vie et étouffé par son quotidien. Aucun titre ne m’était encore venu à l’esprit et c’est parcourant Spinoza que je redécouvrais cet opposition entre liberté et contrainte qu’il assimilait à une « Libre nécessité ». Mon personnage était bel et bien sous les directives de la nécessité et qu’il n’avait nul autre pouvoir à se déterminer par son unique conscience.
« Les hommes se trompent en ce qu’ils se croient libres ; et cette opinion consiste en cela seul qu’ils ont conscience de leurs actions et sont ignorants des causes par où ils sont déterminés ; ce qui constitue donc leur idée de la liberté, c’est qu’ils ne connaissent aucune cause de leurs actions…
… La liberté ne peut être appelée cause libre, mais seulement cause nécessaire. »
Spinoza, Éthique (publié en 1677)
Nous mettons notre liberté le plus souvent là où elle n’est pas : dans les hasards de l’existence, dans l’irréflexion, dans l’inconscience des contraintes qui nous déterminent réellement à agir sans que cela viennent vraiment de nous.
Pourtant la liberté n’est pas le pouvoir indéterminé des possibles, tout juste peut on parler de libre nécessité.
Lorsqu’on a une volonté consciente d’exécuter un projet notre subconscient va se servir des informations qu'il possède correspondant à des situations vécues tout le long de notre vie depuis l’enfance, comme les échecs, les peurs, les contrariétés, les déceptions sentimentales...., ces émotions vont ressurgir dans le présent et se trouver en conflit avec notre conscience qui n'aura pas les moyens d’ignorer ces pensées négatives. Le subconscient a toujours la priorité sur la pensée humaine.
Même si j’écrivais depuis toujours sous des formes très diverses, mon arrivée sur la blogosphère ne me semblait pas à ce point le fruit d’une longue réflexion. Ainsi tout ce que je pouvais y écrire comme opinions, émotions, sentiments,… s’imposait comme une nécessité que je devais librement accepter même si cette décision n’était en rien le fruit d’une pensée consciente. C’est ainsi que l’expression « Libre nécessité » paraissait une nouvelle fois, la mieux convenir comme titre à ce blog.
Illustration : Spinosa