Régulièrement Clara nous fait découvrir ses Pyrénées avec de belles balades en montagnes et de jolis villages link. Elle nous parle aujourd’hui de Sainte Marie de Campan qui a réveillé chez moi un souvenir assez cocasse.
En 1985, je me suis fait opérer d’une hanche dans un hôpital parisien (Anomalie congénitale et Bretonne, cela ne vous étonnera pas). Après quelques jours d’hospitalisation, je rentrais chez moi en grande banlieue pour suivre une rééducation assez longue. Le kiné qui me prit en charge avait son cabinet à quelques kilomètres. Avec une séance chaque jour, nous avions vite sympathisé et les conversations allaient bon train.
Un jour, il se mit à me parler du baptême de sa fille et de la cérémonie religieuse qu'il redoutait mais qu’il avait accepté sur l’instance de sa belle famille.
Pour le réconforter, je lui dis que moi aussi, je n’étais pas croyant et qu’il m’avait été donné d’assister à très peu d’offices religieux dans ma vie, mais que parfois cela pouvait se révéler très plaisant.
Je poursuis en lui racontant une messe de Noel dont j’avais un souvenir amusé. Aujourd’hui encore je me demande bien pourquoi je lui fis ce récit remontant à plus de vingt ans et que je ne racontais jamais à personne.
Je devais avoir quinze ans et je participais pour les fêtes de Noël à un camp de vacances situé non loin de ce village. Quand le temps s’y prêtait, on nous amenait à la station de la Mongie pour pratiquer le ski.
Le soir de Noël nous étions tous restés dans notre camp et après un diner rapide qui n’avait rien à voir avec un repas de fête, nous n’avions d’autre distraction possible que la messe de minuit au village voisin.
Dans cette église, avec mes copains, nous nous sommes installés sur les derniers bancs pour se ménager une sortie plus rapide.
L’office était déjà commencé depuis quelques minutes, lorsqu’un villageois entra précipitamment en faisant grincer la grande porte de bois. Il se rua vers un petit escalier de bois qui menait à la chorale et dans son empressement trébucha contre une marche. Dans sa chute, il perdit son dentier qui dévalât jusqu’en bas. Au plus vite il vint récupérer son bien, se le replaça aussitôt dans la bouche sans hésité et repartit de plus belle à l’étage.
Autant dire que pour les adolescents que nous étions, le spectacle nous ravît et nous profitât tout le reste de la soirée.
A ce stade de ce récit, mon kiné était assis devant moi, avec un air totalement éberlué. Dès qu’il pu parler, il dit « Ce que tu me racontes là, c’était à Sainte Marie de Campan, en 1963, j’y étais. »
Ce jour là pas de rééducation, nous étions face à face, sans comprendre l’incroyable coïncidence.
Lui, à l’époque était également en vacances mais faisait parti d’un autre groupe d’amis, également placé au fond de l’église.
Plus de vingt ans auparavant, à des centaines de kilomètres de là, que nous ayons été ensembles, mais aussi témoins de cette histoire était déjà assez étonnant, mais qu'en plus je pense à lui raconter cette histoire longtemps oubliée relevait tout de même d’un hasard extraordinaire.
Merci encore à Clara de m'avoir remit cette histoire en mémoire.