Le terme korrigan est vaste ; il regroupe sous sa coupe une grande diversité de tribus qui détiennent chacune leurs caractéristiques propres. Ils se rejoignent dans l'idée où ils sont tous natifs de Bretagne, ne sont pas immortels mais possèdent des pouvoirs prodigieux et une force hors du commun. Ils peuvent faire preuve d'une grande gentillesse, mais aussi se montrer belliqueux et vengeurs ; ils châtient sévèrement l’avidité, la cruauté et le mépris dont ils sont parfois l’objet. Leurs demeures trouvent places au sein des grottes , des dolmens ou des lieux difficiles d'accès à l'homme .On dit qu'auparavant ils aimaient prendre soin des maisons et des montures des humains ; mais frappés par leur ingratitude , ils gardèrent une rancune tenace qui les poussent à commettre des farces parfois cruelles .
Les kornikaned : Ils vivent dans les bois et soufflent dans de grandes cornes musicales. Certains leur prêtent même des pouvoirs d'influence sur les conditions atmosphériques .Ils pourraient faire varier la foudre, le vent et la pluie. De petites tailles, ils sont amis des animaux des forêts.
Les poulpiquets : petits génies malins, qui hantent les marécages ; ils prennent un malin plaisir à effrayer les promeneurs, chasseurs ou cueilleurs de champignons ; ils sont en général plus inquiétants que réellement dangereux, mais les humains les craignent tout particulièrement.
Les korils : vivent dans le Morbihan, au lieu-dit la butte du chêne. Les nuits de pleine lune , on peut les voir danser sur la lande ; si vous vous égarez , vous serez assaillis par ces gnomes qui feront une ronde autour de vous en chantant sans cesse le même refrain : di lu , di meurz , di merc'her , di riaou , di gwener , di sadorn ( lundi , mardi , mercredi , jeudi , vendredi , samedi ) . Complétez alors le refrain par cette phrase : echu ar sizun gant ar sul (et la semaine s'achève par le dimanche). Ceci mettra fin à la ronde et ils vous couvriront d'or avant de disparaitre . Mais, car ceux qui ne sauront répondre jamais ne sortiront de la ronde . On les surnomme également "bugale an noz" , c'est à dire les enfants de la nuit ; lorsque la lune se lève , on peut les trouver au pied des croix des carrefours , effectuant des actes impies. Sur les falaises, les Korandons , à l’humeur maussade, se livrent aux mêmes agissements que les Korils , leurs proches cousins , des landes.
Les teuzs en basse Bretagne ou les folliards en Morbihan sont très vieux, mais arrivent à prendre l'apparence d'un enfant de neuf mois ; grâce à ce stratagème ils capturent les bébés et prennent leur place dans les berceaux. La seule chance de les démasquer est de jeter neuf pommes dans l'eau bouillante. Si vous ne faites rien, vous les engraisserez jusqu'à ce qu’ils soient repus et décident de partir enfin !
Les kérions : petits gnomes facétieux, très âgés et très riches grâce à leur travail d’alchimiste. Les kérions sont très secrets et évitent tout contact avec les humains
Les tens sont les korrigans des marais.
Les courils sont de petits démons, danseurs et vicieux ; la nuit, mieux vaut les éviter, car ils vous feraient danser jusqu'à l’épuisement.
Les kerrighed : sont aussi des esprits diaboliques que l'on rencontre dans le Finistère
Les sponthails sont des apparitions nocturnes qui tourmentent les humains ; ils sont attachés à un lieu, souvent une fontaine ou un pont. Ils peuvent prendre diverses apparences ; généralement, ils se contentent d'effrayer ou de jouer des tours mais ils ne tuent que très rarement …
Tan noz ou bolbiguéandets: esprits des récifs des côtes bretonnes, habitant les falaises. A l'instar des humains naufrageurs, les feux de nuit à l'aide de brasiers allumés sur les falaises ou de lanternes, attiraient les navires perdus dans la tourmente. Les bateaux venaient se fracasser sur les récifs meurtriers, ils le pillaient et égorgeaient les survivants. Certains lutins des côtes, désapprouvant leur comportement, leur firent la guerre et finirent par les exterminer. La mer et les rivages sont peuplés par de nombreuses tribus de Korrigans. "Il y en a dans presque tous les trous" affirment les vieux de la côte. Longtemps dans le Morbihan, on a attribué aux Bolbiguéandets, les plaintes entendues dans le tumulte du ressac. Il est vrai que ces derniers avaient la sinistre réputation de forcer les passants à embarquer dans un bateau noir empli de fantômes qui, lorsqu'il était chargé, levait l'ancre vers des îles inconnues. Ces bateaux chargés d'âmes maudites ne reparaissent plus au rivage, et que les pêcheurs sont condamnés à errer avec elles à travers les océans jusqu'au Jugement.
Les viltansons : ce sont des korrigans cyniques et exhibitionnistes qui guettent les jeunes filles à la tombée de la nuit. Ils ne sont pas dangereux, mais obscènes et lubriques ; si vous voulez les faire fuir, arrachez un bouquet de genêts de la lande et fouettez les vivement.
Les Diawlo Bihan Du, les petits démons noirs,
Les apparitions de ces esprits malfaisants sont souvent liées au fait des tempêtes qu'ils se plaisent à exciter afin de provoquer des naufrages. Des marins pêcheurs en auraient rencontré jusqu'en pleine mer. Les rivages et les grottes maritimes deviennent, à la nuit tombée, le repère d'étranges et archaïques personnages. Cueilleurs chasseurs revêtus de goémon, ils glanent ça et là fortunes de mer et bigorneaux, ânonnant de sinistres invocations propres à déclencher la furie des éléments.
Les korrigans ont accumulé au fil des millénaires de colossales richesses, faux monnayeurs ou naufrageurs, ils alimentent par le fruit de leur labeur, d’inestimables magots amoncelés. Pierres précieuses, bijoux, monnaies d'argent ou d'or, qu’ils aiment exhiber devant les hommes pour éprouver leur cupidité.