13 mars 2012
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Il est probablement différent pour chacun. Mais tous nous avons ce rituel du matin qui permet de rester sur radar automatique juste le temps de prendre la mesure du temps qui passe. En effet ces premiers heurs de l’aube, nous accordent un rythme particulier dont il serait fort dommage de ne pas profiter pleinement.
Il y a des matins de privilégiés, le mien en est un puisque qu’aucune pointeuse ni aucun chef suspicieux ne guette mon arrivée pour une journée complète livré à ce système qui souvent reste totalement ingrat face à nos efforts.
Un matin de retraité ne signifie pas pour autant grâce matinée et inactivité. Sans doute que le premier privilège découle du libre choix qui nous incombe.
Quoi qu’il en soit mon rituel du matin commence par un bon petit déjeuner. Les gestes s’enchainent doucement parfaitement ordonnés et efficaces. A peine, le pied au sol, je suis en pleine possession de mes moyens car je pourrais si nécessite, faire face à toutes urgences imprévues.
Deux belles tartines de pains complets sont à griller, la cafetière préparée la veille ronronne déjà, le temps de sortir le beurre et la confiture et tout est près pour le premier bonheur du jour.
Personnellement je chauffe un bol de lait de soja chocolaté qui m’a permis depuis bien longtemps de m’épargner tous les désagréments du lait de vache. Une orange pressée, un petit verre de chlorure de magnésium et parfois un kiwi prédécoupé débute le cérémoniale.
Surtout pas de musique, de télé ou d’informations susceptibles de venir gâcher ce moment important.ma compagne descend et s’installe près de moi à la table de la cuisine, mais il est pour l’instant bien inutile de tenter de lui parler. Une simple caresse suffit à savoir que sa nuit a été bonne.
Les tartines délicatement trempées dans mon chocolat, je savoure ce fumet délicat du pain encore chaud qu’aucun repas ne s’aura réellement égalé. Il faut dire que je suis particulièrement attentif au choix de ces céréales délicates. Impossible de me faire avaler la pâte molle d’une baguette mal cuite dont le mélange près à l’emploi est livrée dans la plupart des boulangeries de quartier. La farine de mon pain cuit au feu de bois chez un bon artisan, est semi complète, T80 pour les initiés, sa conservation en une fraicheur parfaite tendra facilement trois jours.
Pour tenir compagnie à mon amie qui a la sagesse de manger beaucoup moins vite que moi, je me sers ensuite une tasse de café bien chaud. L’heure n’étant pas encore venue pour engager la moindre conversation, je me lance dans le remplissage d’une grille de Sodoku.
Attention pas la grille prise de tête, mais juste celle classée zen et détente. Le but étant de passer dix minutes dans un petit exercice de logique qui flatte mes neurones avant de les solliciter pleinement par la suite. En général, ce petit casse tête se termine en même temps que se vide ma tasse de café. Malgré la simplicité, il arrive parfois qu’une erreur se glisse sournoisement sans que mon esprit ne se soit alerté. Dans ce cas, aucune frustration, aucune culpabilité, je ne tire aucune conclusion sur ma sénilité précoce, hors de question de me gâcher la journée avec cet échec anecdotique.
Le temps s’étire toujours à un rythme lent, ce qui laisse la possibilité d’envisager le déroulement de la journée très calmement. Comme tout le monde, un certain nombre d’obligations m’attendent, je les envisage avec une parfaite sérénité.
Une vue dégagée sur le jardin qui s’éclaire d’une belle lumière. C’est le moment d’éplucher les légumes. Achetés la veille ou cueillis au fond du jardin, je les étale devant moi sur la table, sur un papier journal où les épluchures qui s’accumulent vont rejoindre le bac à compost. Ces légumes aussi ont besoin d’une attention délicate qu’il est plus facile à leur accorder aux premières heures du matin. Déposer ces détritus végétaux offre souvent l’occasion de la première sortie à l’extérieur, moment de découvrir quelques belles surprise printanières ou de faire une petite tournée d’inspection les lendemains de tempête.
Un petit bloc note à porté de mains en forme de liste de courses mais aussi plus souvent pour y noter quelques idées furtives sur lesquels il serait bon de revenir plus tard. Bien sûr je n’ai pu m’empêcher d’ouvrir l’ordinateur pour guetter avec une certaine curiosité mes messages. Le plus souvent les commentaires sur le blog ne sont pas bien nombreux mais la découverte de quelques noms amis me réchauffe le cœur.
Une seconde tasse de café, et le mouvement s’accélère imperceptiblement. La pendule s’est enfin décidée à prendre son rythme de croisière. Une belle journée s’annonce mais la vaisselle et quelques rangements s’imposent avant de sortir faire quelques achats nécessaires.
Le rituel du matin à fait son œuvre, le corps et l’esprit sont totalement disponibles à profiter de chaque moment. Un autre reviendra demain, sans doute parfaitement identique à celui là... peut être même encore un peu plus lumineux.