Le kan ha diskan, qui signifie « chanter et dé-chanter », est un chant à répondre traditionnel, en Bretagne, une technique de chant à danser a cappella, tuilé, en breton et pratiquée à deux ou plus.
Le meneur (kaner) ou la meneuse (kanerez) chante le couplet qui est repris ensuite par le ou les autres chanteurs (diskanerien). C'est un chant a cappella bien rythmé, très utilisé dans les festoù-noz pour faire danser.
Les chanteurs utilisent la technique du « tuilage » : les dernières syllabes d'un couplet sont systématiquement chantées par tous les chanteurs, ce qui permet de ne jamais avoir de pause durant toute la durée du chant. Pour assurer la tenue du rythme, les chanteurs se tiennent parfois par la taille ou par l'épaule ; il est fréquent qu'ils scandent le rythme avec les pieds.
Le kan ha diskan accompagne généralement les gavottes, la dañs fisel, la dañs plinn qui sont généralement chantées et dansées en suites (ton simpl, bal, ton doubl)
Le kan-ha-diskan peut à l'occasion accompagner une valse, une scottish...
Mais pas le répertoire vannetais (ridées, Larridé, an dro, Kas ha bars, hanter-dro...)
Ces suites à danser se décomposent alors en quatre parties
L’appel, le ton simpl ou ton kentañ, le bal, le ton simple ou ton diwezhañ
L'appel
Il permet d’attirer les danseurs dans la ronde sur l'aire à danser mais également aux chanteurs d'échauffer leur voix et de s'accorder sur l'air
À la fin de l'appel, le rythme est fixé et la danse débute
Dans les gavottes, l'appel est souvent composé de la mélodie non chantée, sous forme de tralalaléno.
Ton simpl
Dans le cas d'une suite, l'appel n'a lieu que pour la première partie, le ton simpl. Les autres parties (bal et ton doubl) sont enchaînées directement, sans pause.
L'air défini dans l'appel est repris et conservé dans le ton simpl.
Bal
Durant le bal (tamm diskuizh : « partie de repos » ou tamm kreiz, « morceau du milieu »), un refrain intervient, chanté plus « énergiquement » durant lequel les danseurs effectuent une figure spécifique à la danse souvent alternée avec un pas marché.
Ton doubl
la phrase musicale est redoublée dans la dernière partie , d'où le nom de ton doubl. les danseurs pratiquent le même pas et le même tempo qu'au cours du ton simpl.
Dans Fisel (Yann fanch Kemener, marcel Guilloux, Anne Auffrret)
Thèmes
Les chansons exclusivement en breton sont traditionnelles et leur origine peut être très ancienne. Le plus souvent elles traitent d'histoires d'amours impossibles, de problèmes quotidiens ou d'événements extraordinaires. Elles comportent parfois des dizaines de couplets.
Le kan ha diskan tire sa popularité de son adéquation à la danse pour laquelle il est conçu
Traditionnellement, les danses étaient accompagnées soit par un couple de sonneurs (par exemple biniou-bombarde) ou par un couple de chanteurs de kan-ha-diskan
Depuis les années 1950, les deux types d'accompagnement se pratiquent partout ; de même que toutes les danses en festoù-noz alors qu'autrefois, une seule danse était généralement connue des danseurs, selon leur terroir.
Les airs
Les airs de kan ha diskan sont assez particuliers de la musique bretonne, jusque dans les années 70 la transmission était exclusivement orale de génération en génération et au sein de mêmes familles.
Parmi les exemples les plus célèbres, les sœurs Goadec aujourd’hui disparues ou les frères Morvan qui malgré leur âge avancé ont été encore mis à l’honneur lors du festival des vieilles charrues avec les tambours du Bronx en 2010
Parmi les grandes voix Bretonnes qui s’adonnent au Kan-ha –diskan ont trouve : Denez Prigent qui chante maintenant plus souvent la Gwerz dans ses concerts, Eric Marchand, Louise Ebrel, Ifig Flatrès, Marcel Guilloux, Erik Marchand, Annie Ebrel, Nolùwen Lebuhé, Marthe Vassalo, Ronan Gueblez…
Désolé de ne pouvoir citer tout le monde mais sans oublier mes copains Lors Landat, Yves Jego, Yann Raoul.