Figé, tout en malice
Il m’observe impassible,
Tous ses muscles au repos,
Mais prêt à réagir
En une fraction de seconde.
Souvent il est capable
D’un relâchement total.
Reposé, en confiance,
Laissant aller son corps,
Dans des postures étonnantes
Exposé docilement,
A toutes les caresses.
Mais, cette fois son immobilité
Est bien différente.
Depuis son poste d’observation,
Il scrute toutes mes attitudes.
Attentif avec intensité,
Le regard vif mais impénétrable,
Il guette le moindre bruit.
Aucun crissement inhabituel,
Aucun craquement suspect,
N’échappe à sa vigilance.
Dans l’immédiat,
Rien semble t il ne l’a alerté.
Il épit tous mes gestes,
Comme si pour l’instant,
Je représentais pour lui
Tous les dangers.
Je sais parfaitement
Que ce face à face
Peut s’éterniser.
Et puis,
Sans que rien
Ne le laisse présager,
Il se relève en souplesse.
Dans un étirement gracieux
Laissant apparaître
Son corps musclé.
C’est d’un pas tranquille
Qu’il défile sans un bruit,
Frôlant les meubles et les portes
Avec sa délicatesse habituelle,
Pour rejoindre la cuisine,
Pour se désaltérer
De quelques lampées d’eau fraiche.
Notre échange silencieux
Dans sa douce plénitude
Restera notre instant.
Je ne le verrai pratiquement plus
De toute la journée,
Il saura ma présence
Et moi la sienne,
Chaleureuse et réconfortante.
Celle ci s'appelait "Graffiti"