En effet malgré la fréquence de leurs venues et la proximité, ils n’ont jamais été présentés à la bonne société Deauvillaise. Ils n’ont jamais rencontrés les personnalités qu’il faut absolument connaitre dans cette ville.
Par exemple, ils n’ont jamais croisés…
Dominique Desseigne, l'héritier du géant des casinos. Il est en effet, depuis la mort de sa femme, Diane Barrière, à la tête de ce groupe né au début du XXe siècle. A cette époque, François André fonde le casino de Deauville, ainsi que de nombreux autres, vers 1920 et c’est son neveu Lucien Barrière, qui en hérite. Le Groupe Lucien Barrière détient aujourd'hui un tiers des casinos français, une quinzaine d’hôtels de luxe et des dizaines de restaurants.
Ils ne connaissent pas, non plus…
Hervé Van Colen, restaurateur de père en fils et Maire de Tourgéville. En 1982, il acquière une brasserie trouvillaise, spécialisée dans les fruits de mer. Dans les années 90 il devient propriétaire du « Drakkar de Deauville », où se pressent les acheteurs de yearlings et ouvre ensuite le restaurant gastronomique « L'Annexe ».
Pas plus que…
Laurent Dassault, Deauvillais d'adoption comme toute sa lignée. Le cadet de la troisième génération Dassault, pour qui "Deauville représente racines et continuité". En 2007, il rachète la Société de ventes françaises de Deauville pour créer avec Agha Khan, la société Arqana. Proche de Sarkozy, comme toute sa famille, il réfléchit à se lancer en politique.
Ni même…
Freddy Head, l'entraîneur qui perpétue la passion familiale. Après son grand-père, son père fut jockey, puis entraîneur. Freddy Head, jockey pendant trente-trois ans, est installé à Chantilly comme entraîneur mais il acquière le haras du Quesnay. Tout l’été, les Head investiront les champs de courses de Deauville avec une vingtaine de chevaux.
Encore moins …
Édouard de Rothschild, le patron d'une écurie créée par ses ancêtres. Il possède à Touques, avec sa famille, un grand domaine, le manoir de Meautry, dont le haras a accueilli, depuis sa création en 1873, de nombreux cracks. En 2004, le propriétaire de Libération a pris la succession de Jean-Luc Lagardère à la présidence de France Galop.
Enfin, Lucien le connait un peu tout de même cet Edouard de Rothschild, car il a paraît-il déjeuné
L’an dernier, avec le beau-frère d’un cousin de son patron qui le lui a répété.
Monique et Lucien n’ont jamais envisagé de faire parti de ce monde qu’ils viennent guetter avec une certaine jubilation. Heureusement pour eux, ils n’ont jamais eu cette illusion.
Bien plus que l’absence d’un patrimoine solide, il leur manque d’être bien nés et bien éduqués comme l’impose ce milieu très fermé.
Cette bourgeoisie française qui prend ces quartiers à Deauville chaque été, est une classe impénétrable, solidaire et active.
L’opulence se donne à voir, bien sûr, dans l’aisance matérielle et la valeur du patrimoine, mais aussi dans les domaines sociaux et culturels car la vraie valeur symbolique de tous ces biens, matériels est parfaitement immatérielle. Les patrimoines de ces grandes dynasties familiales de la noblesse et de la bourgeoisie constituent une base solide pour l’affirmation d’une classe. Autrement dit la richesse dans ses différentes formes permet à la bourgeoisie d’être une classe en soi et délibérément conscient de ses privilèges.
Ces familles fortunées existent dans bien d’autres registres que celui de la valeur économique des biens possédés. La sociabilité est intense. La vie mondaine est faite de variations à l’infini toujours sur la même trame, celle des rituels obligés et des réseaux de connaissances de ceux qui appartiennent au “ grand monde ”. Les plus grosses affaires se font le plus souvent dans ces rencontres entre soi, entre bijoux et bonnes manières. Des patrimoines importants transmis de génération en génération, dans ces familles fortunées, dont la gestion nécessite une formalisation mondaine, tout autant que financière, pour maintenir cette culture aristocratique de classe.
Qu’à cela ne tienne, ils sont là tout le week end, pour profiter de la plage.