Envoûté par une cape agitée devant lui
Le taureau dans l'arène est déjà en sursis
Son élan est bestial vers cette forme rouge
Brulante au fond de l'âme, elle attise sa fougue
Dès les premières passes, il joue de robustesse
Fougueux de désirs vains mais plein de maladresse
Il fait face sans faillir en toute loyauté
Affrontant tous ces hommes jouant de cruauté
La bête se fatigue mais en brave lutteur
Pour toucher cette étoffe il met toute son ardeur
Viennent les banderilles pour briser l'animal
Usant obstinément toutes ses forces vitales
Aucune compassion n’accorde à sa douleur
Un signe d'affection, un respect du lutteur
Ses pattes se sont pliées, le coup d’épée final
Ultime exhibition, porte le choc fatal
La rouge muleta et le sabre étincelle,
La mort inévitable s’est montrée si cruelle
Par sa nuque blessée où pénètre la lame
Il trouve son salut et la paix de son âme
Sa confiance exaltée au plus fort de l'espoir
Faisait face à la mort et sans la décevoir
Cette robe écarlate parée de ses couleurs
A sacrifié sa vie sans gloire et sans honneur
Son corps est emporté dans la poussière fine
Sous les acclamations et au son des clarines
Cette masse de muscle gonflée de volonté
Traînée dans un esprit d’arrogance éhontée